Yo le peuple !
Voilà qu’une nouvelle année s’est ajoutée le 31 octobre au compteur de ma vie. 19 ans c’est pas tous les jours, et ce n’est pas pour toujours. A cet âge je me sens un peu bizarre.
Il parait que c’est à 18 ans qu’on reçoit comme une décharge dans tout le corps, ou un truc comme ça.
Il parait que c’est à 18 ans qu’on devient adulte, ou un truc comme ça.
Il parait que c’est à 18 ans qu’on est libre, ou un truc comme ça.
Il parait… Ouais, il parait. Personnellement je n’ai rien senti le jour J. J’avais juste acquit le privilège de pouvoir passer le permis de conduire, pouvoir gérer mon compte en banque toute seule, et puis pouvoir acheter et boire de l’alcool sans me sentir dans l’illégalité.

Moi, je n‘ai pas ressenti de décharge dans tout le corps. C’était juste… rien. Y’a pas de ciel qui m’ait tombé sur la tête, la terre ne s’est pas fendue sous mes pieds, le monde n’est pas devenu soudainement plus bon ou plus mauvais. Non. L’espace et le temps est resté le même. Mon corps est resté le même, quelques rides en plus, si ce n’est que ça.
Puis, je ne me suis pas senti adulte, et je ne me sens toujours pas plus adulte malgré les responsabilités qui peuvent m’accabler et me faire peur depuis. J’aime toujours jouer aux jeux vidéo, j’aime toujours les petites choses enfantines, faire le ménage ne m’enchante guère, je comprends pas très bien les sujets d’actualités, même si j’aimerais… Comme les grands. J’adore toujours faire des farces puériles à mes potes. J’adore toujours faire des blagues très nulles. Ça m’amuse de sauter dans les flaques d’eau et de dessiner des choses obscènes avec mes pas. Je rigole pour des choses pas drôles, pas très adultes.
Je ne me sens pas libre plus que ça. Alors ouais, je vis toute seule, je n’ai plus papa-maman derrière moi pour me dire d’aller prendre ma douche, de faire mes devoirs, de manger puis d’aller dormir. Je vis un peu au gré du vent, certes, mais je ne me sens pas pour autant plus libre. Comme je disais, j’ai de nouvelles responsabilités, de nouvelles contraintes. Faut être propre, faire les courses, faire à manger sainement, Bio quand on peut parce que quand-même, maman le demande et elle ne voudrait pas qu’un troisième œil ne nous pousse sur le front, puis travailler pour réussir, puis faut dormir suffisamment pour pouvoir tenir.

Au cours de cette année, de mes 18 ans à mes 19 ans, la seule chose qui a probablement changée chez moi, c’est ce qu’il peut y avoir dans ma tête. J’ai level up, j’ai appris pleins de choses, j’ai rencontré pleins de gens, j’ai quitté pleins de gens, j’ai vu de nouveaux trucs, j’ai réfléchi sur certains sujets, mes envies et mes ambitions se sont démultipliées et certaines précisées. J’ai grandi. Mais je ne suis toujours pas devenue une adulte. Au grand damne de beaucoup. Il paraît que c’est les plus belles années de ma vie. Je suis encore jeune, je me dis que j’ai encore le temps. J’aime bien le temps. J’aime bien prendre mon temps. J’ai pas, ou du moins plus envie d’aller trop vite et de bouffer le temps comme un trou noir qui ingurgite la lumière. J’ai pas envie que ça soit les seules belles années de ma vie. Peut-être que j’en serais jamais un, d’adulte.

Puis c’est quoi « être un adulte » ?