Yo le peuple.
Aujourd'hui on va parler film, on va parler coup de coeur. Il y a quelques jours de cela j'ai regardé Crimson Peak, un film réalisé par Guillermo Del Toro ( probablement mon réalisateur favori ), et avec un casting superbe et pertinent. Je dois vous avouer que ça fait longtemps que je n'ai pas ressenti autant de choses lors du visionnage d'un film. D'ailleurs j'ai bien agacé mon entourage suite à celui-ci, voulant à tout prix mettre à plat le fond de ma pensée et toute mes émotions. Sauf que bon, ils n'avaient par l'air très emballé ? DU COUP, c'est ici que je viens déballer mes humeurs.

Synopsis
Au début du siècle dernier, Edith Cushing, une jeune romancière en herbe, vit avec son père Carter Cushing à Buffalo, dans l’État de New York. La jeune femme est hantée, au sens propre, par la mort de sa mère. Elle possède le don de communiquer avec les âmes des défunts et reçoit un étrange message de l’au-delà : "Prends garde à Crimson Peak". Une marginale dans la bonne société de la ville de par sa fâcheuse "imagination", Edith est tiraillée entre deux prétendants: son ami d’enfance, le docteur Alan McMichael et Sir Thomas Sharpe un mystérieux homme venant d'Angleterre, accompagné de sa soeur .

Je ne tiens pas à vous spoiler le film, donc je vais surtout m'attacher aux détails techniques du film, plus qu'à son intrigue. Mais pour vous toucher deux mots de celle-ci, comme le réalisateur le dit, c'est une " Romance gothique ", s'inspirant du cinéma de l'épouvante et aux codes d’œuvres dramatiques. Donc ne vous attendez pas à un happy end en règle, parce que l'histoire, bien qu'arborant à priori un semblant de "joie" ( parce que le couple est très mignon ), et bien absolument pas. C'est glauque, malaisant - oui je refais le dictionnaire -, sombre, angoissant, mais terriblement beau et esthétique en même temps. Si on fait vraiment attention au fond de l'histoire, c'est assez trash au niveau des thématiques abordées.
L'écriture du scénario est vraiment fine, je trouve, on a vraiment l'impression d'écouter un livre de l'époque, et étant très friande de ce genre de formulation, c'est tout naturel que cela m’ait emporté. On voit tellement de sentiments défiler, que c'est difficile de décrire la chose. C'est une romance après-tout, quoi de plus logique, mais ce n'est pas nié, ce n'est pas juste montrer de l'amour pour montrer de l'amour, c'est vraiment plus fin que ça. De toute façon ce n'est pas le genre de Del Toro.

Dans ce film on a le droit à un casting très pertinent je trouve. Dans le rôle de Sir Thomas Sharpe nous avons droit à Tom Hiddleson ( Loki pour les intimes ), où au début j'ai été très perplexe, me disant surtout que c'était pour le fandom... J'avoue n'avoir regardé que les films où il apparaissait comme Loki ( Je ne comprendrais jamais ce culte à sa personne...). Il avait un très bon jeu dans les Avengers, quoi que je le trouvais très bouffon tout de même. Mais là... Là c'était autre chose, je le trouvait bon dans les blockbuster, là je l'ai trouvé juste excellentissime. C'est délicat, bien placé, c'est talentueux. Je pourrais disserter longtemps sur sa qualité d'acteur, mais je m'y perdrais. Ensuite nous avons l'ingénue Edith Cushing joué par Mia Wasikowska. Encore une fois un choix pertinent dans le physique et un jeu juste à couper le souffle. La soeur Sharpe, Lady Lucille, est joué par Jessica Chastain, encore un choix judicieux, mais j'ai moins été marqué par son jeu j'avoue. Ce n'était pas mauvais, loin de là, mais je crois que ça venait du personnage en temps que tel, peut-être trop stéréotypé ? C'est un peu dommage. C'est le trio principal, après il y a les "autres". Je me permets de dire ça comme ça, parce que même si le Docteur Alan McMichael joué par Charlie Hunnam est censé être important, et bien il fait parti de ces personnages très secondaires, qui font vaguement avancer l'histoire.

Maintenant il faut absolument que je vous fasse part de ce que je pense de la réalisation des images, qui sont justes magnifiques. On sent très clairement que c'est Del Toro qui gère la chose, le design des fantômes est assez proche des créatures de Hellboy - Oui c'est de lui -, et du Labyrinthe de Pan - oui encore de lui -, ce qui m'a fait très plaisir, et pourtant en même temps, c'est autre chose. Les scènes sont très graphiques, avec un très grand nombre de détails. La lumière en tout temps et toute situation est magnifique, ni trop ni pas assez, il y a quelque chose de mystique et d’oppressant. D'ailleurs en parlant des lumières, elles jouent un grand rôle dans les ambiances - hum logique, mais c'est différent des autres films... -, et se calent sur les musiques d'ambiances. Un peu comme dans un jeu vidéo, quand un moment de tension arrive l'atmosphère change, et quand celui-ci est passé, tout revient à la norme. Moi ça m'a prise vraiment au tripes, si je peux dire ça comme ça. Et puis les contrastes sont très pertinents, la lumières qui est blanche lorsque c'est Edith qui joue, la blancheur de ses costumes, puis cela devient plus rouge, plus sombre lorsqu'il y a Lucille ou une situation délicate, des fantômes. Vraiment, c'est fascinant.

J'ai l'impression d'oublier pleins de choses mais c'est difficile de décrire des émotions, des sensations.

En tout cas c'est la première fois que je me soumet à cet exercice de rédaction de "critique" de film, donc ça ne doit pas être fameux. Mais il fallait que je couche ça quelque part. Comme dit plus haut, ça faisait longtemps que je n'avais pas ressenti autant de choses lors d'un film, de la colère, de la joie, de la tristesse, et j'ai même lâché quelques larmes à la fin. Je trouvais ça beau, je trouvais ça fascinant. Je suis très sensible à cette époque et l'esthétique gothique, et puis à cet thématique. C'est peut-être pour ça que ça me touche autant. A mes yeux ça raconte bien plus qu'une histoire d'amour et de fantômes. Entre les personnages il y a de vrais liens, de vraies problématiques. Peut-être stéréotypés, mais y'a quelque chose. Et puis ça me faisait penser à un conte connu : Barbe bleu. En fait c'est pleins de petites choses qui m'ont fait vibré.

Je vous conseille d'aller le voir, pour vous faire une idée.
Sur ce.
Tcho.