Yo le peuple !
Je vous retrouve aujourd’hui pour un article culture. Je dois vous avouer que ça m’a manqué, et je me suis dit que j’en ferai un peu plus au courant de mon année universitaire. Mais le destin en a décidé autrement et je ne fais le tour des musées qu’en cette fin d’année scolaire. Mieux vaut tard que jamais, dit-on.
Mi-Avril s’est installé l’exposition VENENUM au musée des Confluences à Lyon. Je voyais l’affiche un peu partout dans les rues, les bus, les métros. Et puis voyez-vous c’est un serpent qui ornait ces feuilles de papiers placardées sur les murs, et moi, ça m’a intrigué. Alors ni une, ni deux, un mois plus tard mes petites jambes m’ont porté jusqu’au musée pour aller découvrir cette exposition temporaire, disponible encore jusqu’au 7 Janvier 2018.

Alors, Venenum, venin, c’est proche, et c’est bien de ça que traite l’exposition : du Poison. Au premier étage du musée, au fond d’un couloir l’exhibition vous happe, elle vous fascine, elle vous ouvre les portes de l’histoire du poison à travers le temps, les époques, les sociétés et les disciplines.
Tout est fait pour vous plonger dans l’ambiance d’un cabinet de curiosité un peu glauque. Il faut sombre, les quelques lumières jouent avec les ombres contre les murs, et les bocaux remplient de formole semblent faire respirer les entités qui y prennent place.

Si votre cœur n’y est pas, n’y entrez-pas. Une voix à l’entrée, semblant venir d’outre-tombe, s’élève pour vous mettre en garde que vos pires phobies pourraient être misent à rude épreuve. Face à vous une pomme, elle est si rouge, si belle, des vapeurs colorées présentant des êtres aussi toxiques que beaux flottent juste en dessous d’elle. Votre choix, la croquer ou rebrousser chemin.



Si vous vous décidez à combattre vos craintes, alors le voyage peut commencer. En premier lieu on ne vous fera pas voir du spectaculaire, non, on vous détaillera époque par époque comment était perçu et utilisé le poison. C’est une arme, une arme fascinante, poétique, vaniteuse, si hypnotisante qu’on en comprend souvent mal son pouvoir. C’est subtil, imprévisible.
Ces substances mortelles ont réglé des conflits, ont achevé des ennemis, ou tout simplement ont aidé à atteindre une mort digne. Mais ce n’est pas tout, les poisons sont aussi nos alliés, pour qui sait les utiliser de façon bénéfique.

L’utilisation des poisons remonte à l’antiquité, et pour vous illustrer ceci, quelques pièces représentant cette époque viennent vous conter quelques histoires à ce sujet. Nous pouvons nous intéresser à Hercule. Lorsque celui-ci vaincu le centaure Nessos qui attaqua sa femme Déjanire, la créature laissa entendre à la belle de conserver son sang comme philtre d’amour. Quelques temps après, Déjanire compris que son époux ne lui était pas fidèle et décida de lui offrir une tunique trempée dans le sang du centaure afin de le reconquérir. A peine le tissu toucha la peau de l’homme, que celle-ci le brûla, dû au sang du centaure qui se trouvait être un poison. La douleur était telle qu’il préféra se jeter dans les flammes d’un bûcher.
Dans ce mythe, le poison est utilisé autant pour le désespoir de la triste amoureuse qui pensait que celui-ci aurait des bienfaits, que pour la volonté de se débarrasser d’un rival, de la part de Nessos, après sa mort.
A cette époque la fonction du poison n’était pas utilisée pour le crime commun, mais plus pour des cas de mort sans déshonneur ou des sentences judiciaires. Les poisons les plus fréquents étaient le cyanure, les plantes toxiques et bien sûr les champignons, facile à dissimuler au milieu d’un plat, dans un banquet…

Le poison étant associé à la sorcellerie, les crimes commis grâce à ces substances étaient sévèrement punies.
Un pan de mur plus loin nous pouvons contempler une huile sur toile de la mort de Cléopâtre.
Celle-ci ne souhaitant pas subir l’humiliation d’une défaite contre Octave a préféré se donner la mort afin de préserver sa dignité. Mais encore à ce jour des doutes subsistent envers la technique utilisée pour cet acte létale. Est-ce donc une vipère aspic qui l’aurait mordu ou bien s’est-elle piquée grâce à une épingle à cheveux pleine de poison ? Peut-être même est-ce un assassinat politique.





En continuant notre chemin nous passons de l’Antiquité au Moyen-Âge, où l’on nous explique que le poison était utilisé par ce qu’on appelle les « sans-armes », c’est-à-dire les femmes et les gens de l’Église. En effet, associé à la sorcellerie, le poison est contre les principes de la chevalerie. Pourtant ces substances seront démocratisées avec l’ouverture des apothicaireries. Médicament ou arme ?

Au moyen-Âge le poison était redouté dans les plats lors des repas. Pour pallier aux craintes, tous les plats était scrupuleusement goutés et des ustensiles, soi-disant, détectait la présence de substances toxiques. On pensait que certaines cornes, de certains animaux pouvaient protéger des poisons.
Juste au-dessus de la corne à boire, nous pouvons observer le détail d’une miniature représentant Alexandre le Grand, qui pendant l’époque médiéval fut élevé au statut de conquérant hors du commun. A cette époque on pensant que seul un poison l’aurait tué lors d’un banquet, alors que son corps était encore vaillant.

Sinon, outre ces deux pièces, vous pouviez observer le portrait de Catherine de Médicis, où l’on vous expliquait un peu son histoire, son rapport au poison.





Petit à petit, nous remontons le temps avec l’exposition jusqu’à la renaissance où quelques talents dévoilant des scènes vaniteuses vous attendent. A cette époque-ci on vous expliquera que le poison était responsable de nombreux assassinats, et c’est en Italie que la pratique fut la plus travaillée, tel un art. Dans cette partie du continent européen des guildes se cachaient dans l’ombre et les alchimistes tentaient de nouvelles choses avec les substances toxiques pour des clients avec un pécule conséquent ou de grandes familles.

Mais pas le temps de nous attarder plus longtemps que le regard se tourne sur quelques pièces datant de l’époque moderne. Après la renaissance, la fascination pour le poison s’exporte de l’Italie à la France. Face à ce nouveau fléau qui se démocratise, le Roi XIV décidera de limiter les substances vendues dans les apothicaireries, fera passer des lois contre les empoisonneurs et créera une juridiction tout spécialement destinée aux enquêtes sur les cas d’empoisonnement.

Pour illustrer ce moment de notre histoire nous avions droit à quelques portraits, dont celui de Marie-Madeleine de Brinvilliers le jour de son exécution. En 1672, des documents sont découverts chez Godin de Sainte-Croix, un étrange personnage qui a appris l’art des poisons lors d’un séjour en prison, où il mettait en cause la marquise de Brinvilliers, sa maîtresse. Avec son aide, la dame aurait réussi à empoisonner son père, ses frères et son mari dans le but d’hériter.







Au final, un pan de mur plus loin nous arrivons à l’époque qui nous est la plus proche, l’époque contemporaine. A partir des années 1800, le poison passe d’une arme de crime à l’arme chimique utilisée pendant la guerre. Les crimes de poisons se font plus rares, mais ceux qui subsistent continuent à briller au milieu des faits divers.
En parallèle, l’emploi de gaz toxiques est très présent durant la première guerre mondiale, où un décret, le « protocole de Genève » ( 1925 ), vise à interdire les armes chimiques et biologiques, mais cette interdiction est bafouée depuis.

Pour illustrée cette sombre époque, un masque à gaz datant de la première guerre mondiale. Ceux-ci furent introduit en 1915, pour pallier aux attaques toxiques. Au fils du temps, leur technologie se complexifia pour survivre au mieux aux substances irritantes, létales. Et pour finir sur notre chemin historique, quelques coupures de magazines d’époque, aillant pour première de couverture les visages d’empoisonneuses.

Après ce circuit historique, là où l’on vous livre le parcours sinueux et mortel de l’art du poison, une autre partie de l'exposition s’ouvre à vous, tel un cabinet de curiosité.

En premier on s’amusera à chercher les poissons dans les petits aquariums les exhibant. Je vous mets donc au défi de trouver le poisson-feuille sur cette photo.
C’est un poisson vivant dans les eaux pacifique tropical, de l’Afrique de l’est jusqu’aux Galapagos. C’est un prédateur qui ne bouge pas beaucoup et qui reste à l’affût dans les fonds des mers ou les zones de récifs afin de se trouver une délicieuse proie. Il se font dans les algues, adoptant leurs mouvements, et ses rayons se trouvant sur sa nageoire dorsale viennent piquer les animaux marins un peu trop curieux souhaitant gouter aux algues.
Sinon durant l’exposition il vous était possible de voir un spécimen plutôt petit de Rascasse, ou poisson-scorpion, qui est un chasseur nocturne et très vorace possédant des glandes à venin alimentant les épines que son corps arbore.
L’un comme l’autre sont des poissons aux superbes couleurs et aux aspects fascinant et esthétique, mais leur beauté est mortelle, et il vaut mieux les toucher avec les yeux plutôt que de les laisser vous effleurer la peau.

Outre ceci on vous présentera sur les murs les silhouettes de méduses, et quelques petits êtres derrière des vitres où vous pourrez les observer sereinement sans risquer de vous faire piquer.
Ceux n’appréciant pas particulièrement les corps vivants, vous pourrez vous rassurer en observant des poissons, certes à l’aspect repoussant, mais tout à fait inoffensif car sans vie. Et avec ça quelques coquilles vides de mollusques venimeux.

Si vous osez vous aventurer plus loin il vous sera possible d’observer un superbe spécimen de couleuvre verte à long nez originaire d’Argentine. C’est un serpent nocturne opisthoglyphe, c’est-à-dire que ses crochets se situent au fond de sa mâchoire, comme d’ailleurs toutes les autres couleuvres. Peut-être ne le saviez-vous pas, mais j’adore les reptiles, et tout particulièrement les serpents. Je les trouve particulièrement fascinants, et si lors de l’exposition il n’y avait pas eu autant de monde, je pense que j’aurais pu rester des heures devant la vitre du vivarium, dans l’espoir de voir son corps sinueux se déplacer ne serait-ce que de quelques centimètres.


Encore une fois pour les plus craintifs, des spécimens sans vie vous seront exposés dans des bocaux que l’on peut supposer formolés, ou une solution s'en rapprochant.
Certains sont dégoutées, d’autres fascinés. Les gens tournent autour du présentoir. On se pose des questions, on détail les peaux, on dirait qu’ils sont vivants, mais il n’en n’est rien, cela fait des années que leur dernier souffle a été rendu.

Quelques mètres plus loin il vous sera possible d’admirer une mygale saumonée, la seconde mygale la plus grosse du monde. Ne vous attendez pas à ce qu’elle bouge partout, qu’elle fasse sa diva, car c’est un animal très craintif. Même si cette mygale est très peureuse et choisira toujours la fuite au combat, elle possède tout de même de très longs poils et des soies urticantes en forme de harpon sur l’abdomen afin de se défendre. Si la fuite se voyait insuffisante, elle prendrait son petit courage à huit pattes pour faire volte-face et projeter ses soies venimeuses et montrer ses crochets, voir même mordre.
Je suis loin d’être phobique des araignées, bien au contraire, mais je dois avouer que de savoir un tel être si dangereux, et si proche de moi, m’a fait battre le cœur à tout rompre.

Après ces quelques bestioles aussi fascinantes que dangereuses, d’autres s’invitent derrière des vitres de verre. Tel qu’une reproduction d’ornithorynque, par exemple, ou bien des grenouilles aux couleurs splendides, mais ne vous laissez pas happés par tant de beauté. Vous risqueriez de vous y perdre.

Suivant le parcours logique, vous pourrez aussi vous informer sur quelques pratiques utiliser pour faire parvenir un poison dans le corps d’un tierce être, tel que les pointes de flèches. Sous un cadre de verre vous pourrez observer des pointes de flèches scythes et dalmates datant de l’âge du Bronze. Ces pointes comportent des petites dépressions ou des stries, probablement destinées à de petites quantités de poisons.
On vous racontera une anecdote en deux petites lignes, comme quoi selon Pline, les Scythes utilisaient l’aconit comme un poison de flèche et les Celtes, la jusquiame ou l’hellébore.
Sinon, il s’est avéré que les poisons associés aux armes existent depuis la Protohistoire, notamment pour la chasse.

Mais passons à quelque chose de plus moderne, plus proche de nous dans l’Histoire. Saviez-vous que des produits toxiques, donc des poisons, étaient utilisés pour les couleurs pour les objets de tous les jours ? En effet au 19e siècle, la palette des couleurs s’est agrandit lorsque les chimistes mirent au point les colorants de synthèse. Très facile à produire et bon marché, cela remplacera rapidement les teintures naturelles, mais cela ne diminura en rien la toxicité des peintures.
Pour cela deux pots de prussiate jaune et de vert prussique Milori nous mettent an garde avec l'inscription « poison ».

Pour finir la visite un peu morbide, l’exposition nous laisse sur une note un peu plus d’espoir et de positivité, même si l’ombre de la mort plane toujours très proche.
Effectivement, les poisons ne sont pas que des substances donnant la mort. Ceux-ci revêt un double-visage. Même si celui-ci peut être mortel, il peut tout autant être bénéfique : les médicaments.
Cette découverte fut comprise – mais pas forcément acquise – très tôt dans l’Histoire. Sur la base d’observation, et au de-là des croyances magiques de certains objets ou substances. la volonté de contrer les effets du poison se manifesta très tôt, jusqu’à même soigner. Ces objets et substances constituent une solide base d’une pharmacopée basée sur des plantes, des animaux et des minéraux toxiques.
A partir du 19e siècle, les progrès en matière de toxicologie et de chimie rationaliseront cette pratique, promettant un avenir intéressant en matière médicale.


Tout nos médicaments sont des poisons, cette chose qui nous fascine depuis la nuit des temps. Elle est aussi dangereuse que vertueuse, à qui sait la doser correctement.
Pour certains les poisons sont un moyen de s’évader, pour d’autre un moyen de tuer, et les derniers préféreront jouer aux dés avec la mort pour pouvoir se sauver ou sauver d’autres êtres de celle-ci.

Sur quelques marques de médicaments bien connus de tous, qui nous suivent dans notre quotidien, l’exposition s’achève, et vous pouvez retrouvez l’extérieur lumineux.
Même si l’exhibition Venenum n’est pas très longue, elle fut une expérience riche que je vous conseille d’aller découvrir si vous êtes de passage à Lyon avant le 7 Janvier 2018.

J’ai eu beaucoup de plaisir à taper cet article, même si ce fut très long, et j’espère qu’il vous plaira autant que moi cela m’a plu de donner de mon temps pour l’écrire.

Comme d’habitude n’hésitez pas à me donner votre avis en commentaire, me faire vos retours, me poser des questions, tout ça tout ça.

Sur ce,
Tcho !

Yo peuplade !
On se retrouve aujourd’hui pour un nouvel article de vie ma vie d’étudiante. Certains l’attendaient avec impatience, d’autres s’en fichent complètement, mais enfin le voici, le voilà, l’article où je vous explique concrètement ce que je fais dans ma petite vie post-bac. D’ailleurs bonne chance à ceux qui me lisent et qui le passent actuellement. Je vous assure, ce n’est pas si terrible, et puis vous verrez, si vous continuez à l’université, vous passerez deux fois son équivalent : les partiels. En parlant de ça, il se trouve que moi-même je suis en train de passer mes examens de second semestre… Mais ceci, comme dirait père castor, est une autre histoire.

Alors oui, j’aurais peut-être pu en parler un petit peu plus tôt de ce que je fais dans ma vie d’étudiante. Enfin, j’en ai vite fait parler un paragraphe ou deux dans les derniers articles de cette série, mais jamais vraiment en détail, du coup quelques personnes m’ont posé des questions, et je me dis que ça serait bien d’y répondre une fois pour toute.

Je vous avoue je ne sais plus dans quel article j’ai écrit ça, mais à la base je m’étais inscrite en histoire de l’art et archéologie… Chose en réalité à demi faite. Je vais essayer d’être le plus clair et le plus structurée possible pour une fois, donc je vais vous expliquer ce qu’il s’est passé.
Je n’ai pas parlé de mon plan de vie actuel plus tôt pour la simple et bonne raison que pour moi c’était extrêmement flou, et pour mes professeurs également, donc j’ai préféré attendre, le temps de bien tout comprendre… et finalement réaliser.
Il se trouve que cette année le système universitaire ne fonctionne plus vraiment comme ce qu’on nous avons expliqué il y a quelques années, ou même il y a peine un an ( mais je dois avouer que je ne sais pas si ça se passe partout pareil en France, mais il me semble que oui d’après les échos de certains de mes amis et connaisses ). La première année ne vous attendez plus à rentrer dans le vif du sujet de votre passion / votre choix, non, la première année vous aurez une année de « découverte », un « portail », un peu comme la suite du lycée, mais sans vraiment l’être. Pour éviter de partir dans tous les sens je vais vous donner l’exemple de mon cas concret.
Donc, je m’étais inscrite en histoire de l’art et archéologie sur Admission Post-Bac, APB, et je n’avais pas pu assisté aux portes ouvertes de l’établissement où je m’inscrivais ( il semble qu’il y avait eu 2-3 infos sur le nouveau système, mais rien de fantastique ), et sur le site rien n’indiquait à priori un changement. Il se trouve qu’une fois arrivée à la semaine d’intégration on nous a expliqué dans les grandes lignes que nous allions avoir une année « générale » dans le « thème » que nous avions choisi afin de découvrir le sujet qui nous intéresserait le plus. Panique général dans l’amphi. C’est-à-dire qu’au lieu de commencer en HdA et Archéologie, je me suis retrouvée à faire de la géographie, de la géopolitique, de l’histoire de France, de l’urbanisme, du tourisme, de l’anthropologie, de l’histoire de l’anthropologie, un tout petit peu d’histoire de l’art et à peine un cours ou deux d’archéologie. Bref un joyeux panel de matières, qui pour la plupart ne m’intéressaient pas, et où je n’avais pas signé pour ça. Enfin bon, l’année engagée, même si les étudiants n’étaient pas contents, c’était comme ça, et pour toutes les autres filières aussi. En première année, nous avons eu droit aux « portails » ( d’ailleurs une rumeur circule, comme quoi dans certaines fac, cela dur deux ans. Attention ! Renseignez-vous. ).
A terme on nous a expliqué que c’était pour aider les gens qui n’arrivaient pas encore à faire leur choix, afin qu’ils aient une vision d’ensemble, mais du coup ils ont totalement oublié les gens sur d’eux qui subissent donc leur réforme sauvage. Au final, personnellement j’ai fait ma petite enquête dans mon entourage, dans ma promo et les autres promos des autres filières, le résultat est, semblerait-il, contreproductif : beaucoup ont arrêté les études, d’autres se réorientent pour essayer de feinter le système, la plupart trouvent ça inutile, et le reste est complètement perdu.
En somme j’ai passé une année générale pour choisir enfin en deuxième année ce qu’il me plait et en me tapant donc une série de matière que j’aurais voulu fuir. En soi la plupart des cours étaient intéressants, et certaines choses me serviront pour mon cursus prochain, mais trop de choses ne le seront pas, et je considère cela comme une perte de temps. En attendant, en espérant réussir mon année, et il n’y a pas de raison pour que cela ne soit pas le cas, je partirai bien en deuxième année en histoire de l’art et archéologie.
Voilà pour ce qui était de mon parcours principal.

Passons maintenant à mon parcours parallèle, mon DU en égyptologie, qui finalement ne sera plus d’ici l’an prochain car j’ai abandonné. Il faut savoir qu’un DU ( diplôme universitaire pour les non-savants ) et un parcours annexe à une licence, master, doctorat ou même autodidacte, qui pour ma part se composait de deux séances d’une heure et quarante-cinq minutes / deux heures par semaine. Dit comme ça, quatre heures en plus ce n’est pas grand-chose, surtout qu’un DU n’est pas censé demander trop d’effort, outre de l’écoute et un peu de révision. Mais détrompez-vous, c’est extrêmement lourd à porter si vous faite comme moi et que vous faite l’effort d’aller à tous les CM ( ou presque, et CM veut dire « cours magistraux » ) et à tous les TD ( les travaux dirigés, toujours pour les non-savants ). Je me retrouvais donc avec plus de vingt-cinq heures de cours par semaine, en sachant que si vous voulez avoir des résultats corrects il faut bien compter fois deux ce temps de travail. Autant vous dire qu’à la fin de la semaine j’étais épuisée, je n’avais pas une vie sociale exceptionnelle, je me suis vite retrouvée démotivée de tout, surtout que j’habitais assez loin de la fac et que je devais me faire deux heures de routes tous les jours, quatre fois par semaine.
J’adore l’Égypte depuis que je suis toute petite, ça me fascine, ça me passionne, mais au bout d’un moment mon corps et mon esprit m’ont dit stop. Sachant qu’un DU peut être repris à tout moment, cela m’a permis de déculpabiliser. Et puis de toute façon le système d’apprentissage ne me convenait pas du tout, et j’avais l’impression d’aller à reculons.
Il faut aussi savoir que les DU sont payants et la plupart ne sont pas sous le contrat des élèves boursiers, c’est-à-dire que vous payez de votre poche, et cela vaut tout de même une petite somme, c’est pourquoi il faut bien réfléchir. Ce sont des diplômes en plus qui ne sont pas forcément mis en avant par les fac, c’est pourquoi il faut chercher pour voir où ils se trouvent. De plus, les DU peuvent se faire même si vous n’êtes pas élève dans l’établissement. Imaginons que vous venez de la Fac A et que le DU que vous voulez est de la Fac B, vous pouvez très bien vous inscrire sans soucis, du moins c’est possible dans certains cas, et dans la plupart des Fac. Je ne saurais que vous conseillez de vous renseigner le plus possible !
Outre ceci, pour ce qui est de mon DU, celui-ci se composait d’une séance d’histoire égyptienne et d’une séance de langue par semaine. La séance d’histoire était extrêmement dense car elle avait, il me semble, un niveau master ( je ne saurais comment l’expliquer, mais on était avec des élèves de master qui avait choisi l’option, un truc comme ça… bref un truc compliqué ), à tel point que je mettais à chaque fois en route le dictaphone car sinon c’était impossible de suivre convenablement. De plus il était fortement conseillé de lire des ouvrages à côté du cours afin de tout comprendre, logique dans un cursus normal et principal, mais pas vraiment ici étant donné la densité du cours et le peu d’heure que nous avions. J’avais discuté avec d’autres élèves à ce sujet, et effectivement ce n’était pas tout à fait normal. Ensuite la séance de langue était beaucoup plus tranquille. Je ne trouve pas le système hiéroglyphique particulièrement compliqué, il a quelques similitudes avec les langues asiatiques, et c’est une logique qui me parle beaucoup plus que nos langues latines, par contre ce qui n’est pas évident à comprendre c’est la logique d’écriture. Je m’explique, la grammaire est relativement logique pour qui s’accoutume au système de pensée, mais l’orthographe… c’est un autre monde. Effectivement il vous est possible d’écrire de droite à gauche, de gauche à droite et de haut en bas, en combinant les signes avec une lecture de droite à gauche ou de gauche à droite, de plus le système syllabaire se composait de trois familles, les unilitères, les signes avec un seul son, les bilitères, avec deux sons, et les trilitères avec trois son, plus une liste de signes « fonctionnels », c’est-à-dire qu’ils pouvaient marquer le sens du mot ( le mot « mère » et le mot « mort » s’écrivent de la même façon, mais ça ne veut pas dire la même chose voyez vous, donc y’a un petit marqueur à l’écrit ). En bref, je vais passer en licence d’histoire de l’art et d’archéologie, après une année de portail découverte, j’ai commencé un DU en égyptologie que j’ai abandonné.

Je crois que c’est tout, que je n’ai rien oublié. Sinon comme d’habitude n’hésitez pas à me poser des questions dans les commentaires je me ferai un plaisir de vous répondre ! N’hésitez pas également à me dire ce que vous pensez de ce nouveau système à l’université, et puis ça m’intéresserait de savoir ce que vous faite à la Fac, comme boulot, vos études, pourquoi, comment, racontez un peu votre vie !

Sur ce,
Tcho !